Nous allons aujourd’hui aborder une forme de sexualité dont vous n’avez peut-être jamais entendu parler. Vous ne soupçonnez peut-être même pas qu’elle puisse exister. Alors non, ce n’est pas l’obsession pour la brouette japonaise à tringlage inversé, ou l’organisation de séances érotiques par lecture du Code Civil. En fait, c’est… rien ! Et oui, rien. Pas rien comme pour quelqu’un qui a des envies mais qui se trouve célibataire, par choix ou contraint. Non, rien comme pour ce groupe de gens qui affirment n’avoir tout simplement aucun attrait pour la sexualité et qui, depuis une dizaine d’années sur internet, se sont appelés les asexuels, et dont un des slogans du site le plus connu américain, aven.org, est : « l’asexualité, c’est pas seulement pour les amibes » ! Ce site à été fondé au début des années 2000 par David Jay, une jeune homme qui passé la vingtaine, en bonne santé, sans expérience traumatisante, et après avoir essayé pour voir, n’avait toujours aucun intérêt pour des relations sexuelles, et qui a voulu voir s’il n’y avait pas d’autres personnes dans son cas. Le site a rapidement été fréquenté par des milliers, puis des dizaines de milliers de visiteurs qui se sont reconnus dans l’étiquette de l’asexualité.
On connaît l’image de la femme frigide, de l’abstinent(e) volontaire, du prêtre, de l’impuissant, mais rien de véritablement semblable à cette idée de défendre l’absence de sexualité comme… une orientation sexuelle ! Quand ils étaient jeunes et que leurs ami(e)s connaissaient leurs premiers émois, ça ressemblait pour eux à une langue étrangère. Par le moyen d’internet, ils ont trouvé un lieu pour voir qu’ils n’étaient pas seuls parmi ceux qu’ils ont appelé les « sexuels », et pour constater que, s’il y avait des différences importantes entre eux – certains sont indifférent au sexe, d’autre sont répugnés par la chose, certains se masturbent machinalement, d’autres non – ils étaient un certain nombre à vivre des vies tout à fait satisfaisante à leur goût, sans sexualité ! Bref, ils se sont dit qu’ils ne dysfonctionnaient pas, mais qu’ils étaient plutôt comme l’inverse des hyperactifs sexuels, tout simplement à l’autre extrême du spectre. Pour le moment, les scientifiques de la sexualité ont encore bien du mal à s’accorder sur la question. Certains y voient un désordre aux causes multiples, et qui peut se guérir. D’autres commencent à envisager qu’il puisse bien y avoir quelque chose comme une orientation asexuelle non pathologique dans une petite partie de la population. Ce qui est sûr, c’est que les travaux des uns comme des autres, comme les sujets sur eux dans les médias, sont suivis de près sur les forums, diffusés, commentés, critiqués.
Mais combien sont-ils, vous demandez-vous peut-être ? N’y a-t-il que des femmes, ou est-ce un phénomène mixte ? Peuvent-ils vivre des histoires d’amour sans sexualité ? Et bien, répondons ! D’après des questionnaires sur la sexualité, il semble qu’il y ait au moins 1%, et jusqu’à 3/4% de personnes dans une population qui peuvent se reconnaître comme asexuels. Ils déclarent n’éprouver de désir pour aucun des deux sexes. Il y a un peu plus de femmes parmi ces gens, mais les hommes restent bien représentés. Certains vivent uniquement des relations amicales, mais d’autres forment des relations « romantiques », parfois même avec des « sexuels », ce qui n’est pas sans poser quelques petits problèmes, on s’en doute ! Et vous, vous en connaissez ?
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