Le phénomène des femmes fontaines, en réalité souvent mal connu, intrigant, excitant ou un peu dégoûtant, est en tout cas porteur, pour les hommes, et différemment pour les femmes, de nombreux fantasmes, encore augmentés ou déformés par les images trafiquées, véhiculées par les films pornos. Une femme dite « fontaine » expulse un liquide abondant (à distinguer de la lubrification vaginale) au cours d’un rapport sexuel, et la plupart du temps au moment de l’orgasme, ce qui a conduit certains à parler d’ « éjaculation féminine ». Le terme est en réalité impropre, mais il a au moins le mérite de rassurer celles qui ont crû longtemps, honteuses, qu’elles urinaient sur leur partenaire quand elles prenaient trop de plaisir. En effet, si cette expulsion de liquide peut exciter un certain nombre d’hommes, il a plongé et plonge encore beaucoup trop de femmes dans la honte ou en tout cas dans une certaine gêne vis à vis de ce corps qu’elles ne maîtrisent pas et qu’elles connaissent souvent trop mal. Pour dédramatiser et remettre à sa place cette expérience naturelle, et que certaines disent vraiment extraordinaire, la meilleure solution, c’est d’oser en parler ! Entre filles, avec son partenaire, ou encore sur Artdusexe.com…
Mais une femme fontaine, c’est quoi exactement ?
Anatomiquement, les femmes fontaines n’ont rien qui les différencie des autres. Mais très peu de femmes peuvent finalement être qualifiées de femmes fontaines. Certaines femmes peuvent laisser s’écouler de manière occasionnelle quelques gouttes quasi imperceptibles au cours du rapport, mais elles sont peu nombreuses celles qui sont capables régulièrement d’une émission abondante de liquide. On estime à environ 10 % le nombre de femmes fontaines, mais ce chiffre varie considérablement selon les études et il peut grimper jusqu’à environ 40 %, si on inclût les femmes qui ont vécu cette expérience une seule et unique fois.
Ce phénomène reste mal connu et il n’existe même pas de terme scientifique pour désigner les femmes fontaines. Des recherches actuellement menées – après des années de silence sur une réalité jugée peu importante, puisqu’elle ne concernait après tout que le plaisir féminin… – devraient bientôt nous éclairer sur la nature physiologique exacte de cette prétendue « éjaculation féminine ». Ce terme d’ « éjaculation », communément utilisé, est en réalité impropre, dans la mesure où le liquide expulsé par la femme n’est absolument pas fertile. Il s’agit d’un liquide totalement inodore et incolore, qui jaillit de l’urètre, parfois en quantité abondante (jusqu’à 15 centilitres), notamment après stimulation du « soi-disant »point G.
En 1950, Ernest Gräfenberg qui découvre le point G, cette zone anatomique située le plus souvent sur la face antérieure du vagin, montre que c’est cette zone qui gonfle et produit un liquide lors de l’orgasme. Mais des travaux plus récents permettent de mieux comprendre ce phénomène : des chercheurs ont montré que les petites glandes qui se trouvent entre le vagin et l’urètre, appelées glandes de Skène, sont en fait similaires à la prostate de l’homme. C’est cette petite prostate féminine qui serait la source de la fontaine ! Mais les recherches sur l’éjaculat féminin sont en cours et ce phénomène reste encore en grande partie mystérieux. Mais on a au moins cessé d’opérer les femmes fontaines pour incontinence urinaire, comme cela c’est longtemps fait aux Etats-Unis : il y a déjà du progrès !
Devenir femme fontaine, notre explication :
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, l’état de femme fontaine n’est pas une donnée biologique de base, définitive et immuable. La plupart des sexologues en sont persuadés : on ne naît pas femme fontaine, on le devient. Même si certaines ont sans doute plus de prédispositions que d’autres à ce laisser-aller, toute femme est susceptible de vivre une expérience de femme fontaine au cours de sa vie. Et, à l’inverse, une femme qui a été « fontaine » avec un partenaire, peut parfois ne jamais revivre cette expérience avec les prochains hommes de sa vie.
Il semblerait qu’il n’y a pas de lien direct entre le plaisir et cette expulsion de liquide. Mais les femmes qui témoignent d’une telle expérience semblent malgré tout s’accorder sur le fait qu’il correspond à des sensations particulièrement intenses. Une expulsion importante de liquide au moment de l’orgasme coïncide souvent avec un plaisir hors du commun et cela témoigne en tous les cas, d’une forme très nette d’abandon et de lâcher prise.
Puisque toutes les femmes devraient pouvoir vivre cette jouissance liquide, jaillissante et particulièrement savoureuse, vous pourriez toutes, mesdemoiselles, avoir très envie d’essayer… S’il s’agit d’apprendre à se connaître et de renouveler la source de son plaisir, ça peut être une bonne chose. Ça peut permettre d’accéder à un nouveau palier de jouissance… et de surprendre agréablement son partenaire ! Mais il ne faut pas non plus tomber dans la course à la performance. Il n’y a pas de hiérarchie parmi les orgasmes : l’important c’est d’être au plus près de soi et de ses sensations. Même si toutes les femmes devraient pouvoir être des femmes fontaines, rien ne vous force à le devenir !
Femme fontaine : c’est bon, c’est fort… et surtout : il n’y a rien de honteux là-dedans !
Le véritable problème avec les femmes fontaines, c’est qu’autant parmi les hommes que parmi les femmes, beaucoup réagissent encore mal devant ce qu’ils considèrent comme un accident « gênant », « humiliant », voire un peu « dégoûtant », alors qu’on pourrait réellement s’en réjouir ! Trop nombreux sont encore ceux et celles qui s’imaginent que la femme fontaine s’est laissée aller à uriner, alors qu’elle prenait trop de plaisir, ce qui a en plus l’inconvénient de rendre la jouissance féminine un peu dégradante. Mais il suffit d’être un peu informé ou de prendre le temps de sentir le liquide pour se rendre compte qu’il ne s’agit absolument pas d’urine ! Et si les hommes ont le droit de manifester leur plaisir par un jet de sperme, on ne voit pas pourquoi les femmes ne pourraient pas assumer tranquillement l’éjaculation d’un liquide finalement beaucoup moins visqueux !
Nos inhibitions collectives expliqueraient pourquoi les fontaines restent malgré tout si rares : ce phénomène est souvent vécu par les hommes et par les femmes comme une hypersexualité qu’il vaut mieux refouler. Et puis, les femmes fontaines rendent les limites du genre un peu floues : certains hommes reçoivent cette émission de liquide comme une manifestation un peu trop virile du plaisir. Mais d’autres vivent cela comme une véritable récompense après un rapport réussi, où le plaisir, partagé, a été d’autant plus intense !
Dans tous les cas, il faut retrouver une véritable sérénité, qu’on soit homme ou femme, devant un phénomène parfaitement naturel et particulièrement plaisant, quand on balaie nos inhibitions. La femme fontaine est plurielle : elle peut l’être de manière occasionnelle ou systématique, se découvrir femme fontaine lors du premier rapport, ou beaucoup plus tard. Elle n’est pas un être à part, merveilleux ou effrayant : elle prend simplement du plaisir de manière ostentatoire et il n’y a rien de honteux là-dedans ! Et à vrai dire, la première surprise passée, ça peut même plaire à beaucoup aux hommes… Alors pour celles qui ont déjà vécu ça, profitez ! Pour les autres, si ça vous arrive, ne vous effrayez pas et appréciez ce que vous fait vivre votre corps… Et pour ces messieurs, soyez à l’écoute et laissez-vous séduire par ces corps féminins qui vous réservent encore tellement de sources d’émerveillement !
Anonyme says
Merci pour cette article Alex.
Toutes les femmes sont plus ou moins fontaine.
Mais beaucoup se bloquent car juste avant cette « éjaculation » c’est cette sensation d’uriner qui prend le dessus… C’est un manque de lâché prise.
Nous sommes encore trop proche de la periode où le plaisir de la femme n’était pas important et oublié…
Le partage de ces plaisirs est ce que l’on peut ressentir de plus fort en amour…
Sophie says
Alex,
J’ai certainement un point de vue à partager ;
Les femmes fontaines ont la chance de vivre un mécanisme naturel mais qui va l’encontre de la morale et des lois sociétales. Jouir comme une femme fontaine, c’est jouir dans un espace nettoyable aisément (une femme fontaine ne jouis pas dans son lit avant de s’endormir par exemple ! vous dormiriez vous dans un lit inondé..?). Le liquide peut avoir une petite odeur d’urine parfois, mais un jour un homme m’a dit »On pourra aller de partout avec toi, on aura toujours de quoi boire ». Au fond, ce liquide est existant et ressenti parce qu’il a un sens, une dimension, il doit bien y avoir un retour bienfaisant quant à la sécrétion et l’expulsion de ce liquide.
Il y a une sensation bien au delà du fait d’avoir envie d’uriner ; elle se partage entre plaisir et douleur. Il me semble que ce liquide particulier, se forme dans une poche qui se remplie et qui grossi tout au long du rapport. Les hommes d’ailleurs sentent très bien qu’ils sont soudain à l’étroit, et pris d’excitation, ils vont forcer sur de grands coups de reins et appuyant sur cette zone jusqu’à ce que la partenaire parvienne à ce stade plaisir-douleur. Saut que l’orgasme est peu probable dans la douleur…
C’est précisément là où tout se joue. Peut-être que cela est une sensation personnelle, mais elle a son pesant d’or avec les lois de la physique. Pour que ce liquide puisse sortir, il lui faut un passage, qui n’est autre que le vagin… Il faut donc prendre un peu de recul, accentuer les caresses (le corps est extrêmement réceptif à toute caresse et à tout changement de rythme) Chaque coup sur cette poche souple, s’il est peu trop fort, il devient une source de douleur qui amène le vagin à se contracter et à secréter moins de mouille, tout simplement. Plus le vagin est détendu, plus la zone du bas ventre, où les sensations d’éjaculation se situent, est généreusement envahie par des vagues de chaleur qui relâchent les muscles du bassin.
Or, l’unique sensation de relâchement qui s’en rapproche dans la vie quotidienne, c’est celle que les femmes vivent aux toilettes. Mais quand on s’y arrêtent, dans ces toilettes, les femmes parfois y prennent du plaisir. Le bassin est relâché, la sensation d’expulsion est généralement une libération,et par la libération, passe aussi le plaisir.
Être face à autrui et se permettre un tel relâchement ne peut se faire qu’accidentellement ! Aucune femme n’en a conscience avant de l’avoir vécu. Personne ne nous a appris une telle chose ! On ne fait pas pipi sur les gens, voilà tout ce que l’on nous apprend.
Et que se passe t-il donc au lit ? La partenaire se retient, se contracte, voir se plaint d’avoir mal au ventre ! Il faudrait être fous pour penser que la nature soit si mal faite; mais les femmes ne sont pas informées de ce que leur nature leur offre. L’orgasme de la femme fontaine passe par une détente telle qu’il faut parfois quelques minutes entre le déclenchement de l’orgasme et l’expulsion du liquide.
Les femmes peuvent expérimenter ceci toute seule, peu importe comment elles s’y prennent pour jouer avec cette zone arrondi au fond du vagin, mais elles se rendraient compte que ce relâchement est très simple et très naturel. Les sensations de cette éjaculation et de cet orgasme bien particulier sont toujours différentes. Parfois il y a même éjaculation purement physique sans orgasme et ça n’enlève rien à cette sensation d’expulsion et de bien être.
Ce plaisir est certainement très intellectualisé, le cerveau se détend et se libère. Les sensations sont proches de la légèreté et sont profondément ressenties à travers tout le corps. Chaque femme a sa particularité, que le ressenti de l’orgasme soit exprimé ou pas par la partenaire, il est de toute façon largement identifiable sur le corps et le visage de la partenaire. Quand à l’éjaculation féminine, c’est comme le vélo, une fois suffit pour en comprendre le mécanisme !
J’en ai parlé à beaucoup de femmes, mais elles me regardent avec des gros yeux ; n’y comprenant rien. Me prenant pour une originale alors que cela n’a rien de plus naturel. J’éspères que des femmes comprendrons à quel point ces mots sont bienveillants et dans le souci d’être proche de la réalité de cette sexualité si mystérieuse.
Il n’y a rien de bien sorcier à devenir une femme fontaine, aujourd’hui, on peut dire physiquement où il faut appuyer pour que le mécanisme s’enclenche et mener la femme jusqu’à cet orgasme. Mais il faudrait encore que cette nature soit démystifiée, fasse partie d’une éducation et devienne aussi commune qu’une ejaculation masculine.
Je suis tombée sur cette page suite à une recherche sur les femmes fontaines sur Google.
Je regardes si des scientifiques ou des sexologues se penchent sur ce sujet, mais je ne vois jamais que des forums et rien de bien sérieux.
Merci en tout cas pour avoir évoqué ce sujet passionnant et qui nous concerne tous ! 😉
????? ??re? ? says
Bonjour ,
désolé j’ai un soucis avec l’intitulé de cet article fort ludique , il est écrit devenir une femme fontaine explication , mais nulle part dans le texte il est écrit comment on le devient… Merci de votre aide